signé.
un commentaire pertinent venant du facebook de "cuisine de la mer" (
http://www.cuisinedelamer.com/) que j'aime bien: je fais une copie pour permettre à ceux n'accedant pas à FB d'en profiter:
"Cuisine de la Mer :
On me sollicite beaucoup depuis deux jours sur la pétition de Bloom à propos du chalutage en eau profonde, à cause du billet de l'excellente Pénélope Jolicoeur, qui en dépit de son talent, n'est pas forcément la plus compétente pour parler de ce sujet, son billets d'ailleurs regorge d’amalgames et d'imprécisions, je l'ai pourtant beaucoup apprécié. Alors voilà ce que j'en dis :
Commençons par arrêter de manger du surimi et du poisson d'élevage, c'est tout aussi destructeur, voire plus. Le danger du chalutage de grand fond est bien réel, car on pêche des espèces dont le gisement est mal connu, et dont le cycle de reproduction est plus long.
Les dégâts commis par les quelques bateaux qui pratiquent le chalutage de grand fond (sauf erreur, 23 en France dont 11 dont c'est l'activité principale, et aucun dont c'est l'unique activité. 6 de ces navires appartiennent à la Scapêche), sont bien moindres que le chalutage côtier ou de hauts fond qui est pratiqué par des centaines de bateaux partout dans le monde, et raclent tout de la même façon. A terme, il faudra aussi s'interroger sur le chalutage en général.
Scapêche qui est mis en cause dans le billet, est le premier armement de pêche fraîche en France, ce n'est donc pas étonnant de voir leurs unités au premier rang de tous ces types de pêche. Ce sont des gens qui respectent les lois et qui, sur nombre d'espèces, ont une approche responsable (par exemple sur la légine australe, où la pêche française est un modèle comparé aux pratiques de la plupart des autres armements de la région).
Leurs prises de chalutage de grande profondeur ne vont pas que dans les magasins Intermarché, ni même que dans la grande distribution, les poissonniers traditionnels en ont pour la plupart sur leurs étals.
Perso je n'en achète jamais, vous pouvez parcourir Cuisine de la Mer, aucune recette, bien que je sois souvent tenté par du sabre de ligne, ça existe aussi.
L'interdiction de cette pêche est programmée, et c'est tant mieux, ce devrait être quasiment terminé dans quatre années, alors que les opposants espéraient deux ans.
Seulement, on ne ferme pas une filière économique d'un claquement de doigts. Durant ces quatre ans la pratique sera nettement plus encadrée (quotas renforcés, pas d'ouverture de nouvelles zones de pêche etc), c'est un moindre mal. Du moins si le texte est adopté en l'état le 10 décembre.
Seulement aussi, il y a le risque que ces bateaux quittent les pavillons réglementés de l'Europe pour continuer à pêcher sous des nationalités plus complaisantes. C'est le cas de nombre de thoniers français (et autres espagnols) qui sont désormais immatriculés au Maghreb et continuent de massacrer le thon rouge en Méditerranée. C'est là que nous devons avoir une attitude responsable en tant que consommateurs.
Sur la question des subventions, c'est un problème qui n'est pas scandaleux que pour la Scapêche : Quelque soit la production, elles sont basées sur le volume, ce sont donc les plus gros acteurs qui en bénéficient le plus. C'est logique car elles ont pour seule finalité la compensation et la compétitivité économique. Je pense qu'il est en effet grand temps d'en faire moins sur ce plan là (n'en déplaise à mes potes à bonnet rouge), et d'aider les pêches traditionnelles comme les pratiques durables des pêches industrielles. D'autres pays, en particulier en Scandinavie, on su le faire. "